« (...) [ces] personnages de la scène médiatico-politique qui (...) miment la figure et le rôle de l'intellectuel (...) ils ne peuvent donner le change qu'au prix d'une présence constante dans le champ journalistique (...) et y importent des pratiques qui, en d’autres univers, auraient pour nom corruption, concussion, malversation, trafic d’influence, concurrence déloyale, collusion, entente illicite ou abus de confiance et dont le plus typique est ce qu’on appelle en français le "renvoi d’ascenseur" ». Pierre Bourdieu, « Et pourtant », Liber n°25, décembre 1995.

mardi 8 avril 2014

" Nous avons besoin de nos entreprises " (Manuel Valls).

Mardi 8 avril 2014,  le nouveau premier ministre " socialiste " prononce un discours de politique générale digne d'une fin de banquet du Medef.

Extraits :

la feuille d’impôt trop lourde

ces patrons de PME, ces artisans, ces commerçants qui n’ont qu’une seule obsession : sauver leur activité pour sauver leurs équipes

l’efficacité

l’ère du numérique qui relie les hommes et qui accélère l’échange des savoirs, des marchandises, des services

notre attractivité, notre compétitivité, notre créativité

le dynamisme et l'attractivité de notre économie

Je le dis sans détour : nous avons besoin de nos entreprises, de toutes nos entreprises, de nos PME, de nos « start-up »

Entreprendre, créer, prendre des risques, embaucher : c’est cette démarche positive que je veux encourager parce qu’elle fait du bien à notre pays.

je salue nos entreprises, nos PME-PMI

Soutenir les entreprises, c’est soutenir l’emploi, l’investissement, les exportations.

Alors oui, nous agirons pour encourager les entreprises, pour soutenir la recherche et l’innovation, améliorer le fonctionnement du marché du travail, alléger les coûts, simplifier les procédures

D’abord, il y a le coût du travail. Il doit baisser. C’est un des leviers de la compétitivité – pas le seul – mais il pèse lourd.
Le gouvernement de Jean-Marc Ayrault avait engagé le mouvement avec la création du Crédit d’Impôt Compétitivité Emploi qui doit atteindre 12 milliards cette année et 20 milliards l’année prochaine. Nous porterons les allégements du coût du travail à 30 milliards d’ici 2016.

Au niveau du SMIC, les cotisations patronales à l’URSSAF seront entièrement supprimées au 1er janvier 2015.
Zéro charges pour l’employeur d’un salarié payé au SMIC
Voilà une vraie révolution.
Le barème des allégements existants entre le SMIC et 1,6 fois le SMIC sera modifié en conséquence. Nous y consacrerons 4,5 milliards d’euros.
Pour les salaires jusqu’à 3 fois et demi le SMIC, c’est-à-dire plus de 90% des salariés, les cotisations Famille seront abaissées de 1,8 point au 1er janvier 2016. Cela représente un allégement supplémentaire de près de 4,5 milliards d’euros.
Les travailleurs indépendants et artisans qui représentent des gisements de créations d’emplois, bénéficieront d’une baisse de plus de trois points de leurs cotisations famille dès 2015 (soit 1 milliard d’euros).
Voilà l’effort de l’Etat. Il est à la hauteur de l’enjeu. 30 milliards de baisse du coût du travail, l’équivalent des cotisations famille comme l’avait dit le Président de la République, le 14 janvier dernier.

Pour relever l’investissement, le gouvernement agira aussi par la fiscalité.
D’abord, en réduisant les impôts de production, comme la « C3S » - contribution sociale de solidarité des sociétés – payée par 300 000 entreprises. Elle sera entièrement supprimée en trois ans. Cela représente environ 6 milliards d’euros de marges supplémentaires, dont 1 milliard dès 2015.
Concernant l’impôt sur le résultat des sociétés, la « surtaxe » instaurée sous la mandature précédente sera supprimée en 2016. Le taux normal de cet impôt sera par ailleurs abaissé à 28% en 2020, avec une première étape intermédiaire en 2017.

Je vous propose un changement de rythme pour éviter tout recours à l’impôt et financer le redressement de notre économie : 50 milliards d’euros d’économies sur trois ans de 2015 à 2017. L’effort sera partagé par tous. L’Etat et ses agences en prendront la plus grande part, 19 milliards d’euros. 10 milliards proviendront de l’assurance maladie et 10 milliards supplémentaires des collectivités locales.

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