Le 14 mars 2014 Le Monde met en ligne un article à la gloire du ministre " socialiste " du redressement productif Arnaud Montebourg.
Le titre est tout un poème : " Arnaud Montebourg, l’homme fort des patrons "
Extraits :
« Je suis
là pour vous aider, claironne-t-il. Si vous avez besoin de moi, venez
me voir à Bercy, je suis à votre disposition. » Bingo : en quelques
phrases, le ministre retourne la salle. Plus tard, un chef d’entreprise
lui demandera même d’être « notre nouveau Colbert »…
M. Montebourg multiplie aujourd’hui les attentions à l’égard des chefs d’entreprise.
Depuis
quelques mois, les patrons se bousculent dans le bureau du bouillant
ministre. Bien sûr, il y a beaucoup d’industriels, comme Benoît Potier
(Air Liquide), Gérard Mestrallet (GDF Suez), Carlos Ghosn (Renault
Nissan), Antoine Frérot (Veolia), Philippe Crouzet (Vallourec) ou Anne
Lauvergeon, une habituée.
tous créditent le ministre d’avoir «
remis l’industrie au cœur des préoccupations de l’Etat, ce qui n’était
plus le cas depuis vingt ans ».
Il s’entend très bien avec
Vincent Bolloré, pourtant réputé proche de Nicolas Sarkozy, et reçoit
régulièrement Henri Proglio (EDF), dont une partie du gouvernement
réclame toujours le départ. De même, il a de bonnes relations avec
Martin Bouygues, dont il soutient l’offre de reprise de SFR. «
Montebourg, lui au moins, il a des c… », aurait lâché le PDG à François
Hollande, qui l’a reçu le 27 février à l’Elysée, au côté de François
Pinault.
Même les patrons high-tech ont désormais leur rond de
serviette au troisième étage de Bercy, là où se trouvent les bureaux du
ministre. Ces derniers mois, Jacques-Antoine Granjon (Vente-privée.com),
Bernard Charlès (Dassault Systèmes), Cédric Tournay (Dailymotion) ou
Olivier Piou (Gemalto) ont été aperçus dans les couloirs. Xavier Niel,
fondateur d’Iliad et actionnaire à titre individuel du Monde, vient
également échanger avec lui. « Ces deux-là, ils se reniflent et se
tournent autour dans une sorte de fascination-répulsion », s’amuse un
témoin.
les 34 plans industriels, annoncés en septembre 2013, qui
doivent stimuler l’activité tricolore dans les domaines des
biocarburants, des voitures sans chauffeur ou de la nanoélectronique, et
dont le comité de pilotage devait être installé vendredi 14 mars. «
Cela a un vrai effet d’entraînement dans nos entreprises », constate,
séduit, un patron du CAC 40.
M. Montebourg n’hésite plus à taper
sur les syndicats. Début janvier, il a publiquement condamné la
séquestration par la CGT de cadres de Goodyear à Amiens. « J’ai été le
seul à le faire », se rengorge-t-il.
« Je soutiens les syndicats
quand ils défendent leur outil de travail, pas quand ils font de la
terre brûlée, précise au Monde le ministre.
l’élu de Saône-et-Loire dit avoir des
discussions franches avec Pierre Gattaz
Fin octobre
2013, le patron des patrons a même invité M. Montebourg à plancher
devant ses troupes sur la compétitivité. « Il a été chaleureusement
applaudi », se souvient un participant.
« Il y a chez lui des gars
qui savent lire un compte d’exploitation », assure le PDG d’une
importante société de services. Plusieurs conseillers ont fait leurs
armes dans le privé avant de rejoindre Bercy. Son conseiller spécial,
Christophe Bejach, qui vient de le quitter, avait travaillé avec
Jean-Charles Naouri, le patron de Casino, et fondé la compagnie aérienne
L’Avion, revendue en 2008 à British Airways. Son remplaçant, Nicolas
Milesi, recruté début février, a fait une partie de sa carrière chez
Danone, avant de prendre la tête de Châteaud’eau, le numéro un français
de la distribution de bonbonnes d’eau dans les entreprises.
De
même, M. Montebourg n’hésite pas à court-circuiter son administration
quand il l’estime nécessaire. Pour sauver l’usine d’aluminium de Rio
Tinto Alcan à Saint-Jean-de-Maurienne (Savoie), que le géant minier
voulait fermer, il a fait appel à l’un de ses amis, Arié Flack, banquier
d’affaires à la Compagnie financière du Lion, pour faire le tour des
repreneurs et sécuriser le montage juridique.
A l’écouter, M. Montebourg
n’aurait rien changé à son comportement ou son discours. « Je ne pense
pas avoir changé, assure-t-il. Je n’ai d’ailleurs jamais eu un discours
antipatrons. Je considère juste qu’il y a des chefs d’entreprise
patriotes et d’autres qui ne le sont pas. »
« Ma ligne, c’est
la reconstruction de l’industrie. Mon discours, l’alliance des forces
productives, assène-t-il.
« (...) [ces] personnages de la scène médiatico-politique qui (...) miment la figure et le rôle de l'intellectuel (...) ils ne peuvent donner le change qu'au prix d'une présence constante dans le champ journalistique (...) et y importent des pratiques qui, en d’autres univers, auraient pour nom corruption, concussion, malversation, trafic d’influence, concurrence déloyale, collusion, entente illicite ou abus de confiance et dont le plus typique est ce qu’on appelle en français le "renvoi d’ascenseur" ». Pierre Bourdieu, « Et pourtant », Liber n°25, décembre 1995.
vendredi 14 mars 2014
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