« (...) [ces] personnages de la scène médiatico-politique qui (...) miment la figure et le rôle de l'intellectuel (...) ils ne peuvent donner le change qu'au prix d'une présence constante dans le champ journalistique (...) et y importent des pratiques qui, en d’autres univers, auraient pour nom corruption, concussion, malversation, trafic d’influence, concurrence déloyale, collusion, entente illicite ou abus de confiance et dont le plus typique est ce qu’on appelle en français le "renvoi d’ascenseur" ». Pierre Bourdieu, « Et pourtant », Liber n°25, décembre 1995.

jeudi 9 janvier 2014

Laurent Joffrin n'a pas peur de lécher son employé Jean-Claude Guillebaud.

L’éditorial de Laurent Joffrin dans Le Nouvel Observateur du 2 janvier 2014 est un monument de flagornerie à la gloire de son employé Jean-Claude Guillebaud et accessoirement son saint patron Jean Daniel:

" (...) Il arrive que les rédacteurs en chef réfléchissent. Encore faut-il les y aider. C’est le premier but qu’a atteint Jean-Claude Guillebaud (...)
Il aide « l’Obs » à réfléchir. (...)
Le livre (1) de notre ami et chroniqueur (...)
C’est un livre personnel : il n’en a que plus de force. (...)
Guillebaud revient sur son itinéraire, qui est celui d’un enfant heureux atteint par les malheurs de l’histoire, d’un journaliste qui réfléchit, d’un intellectuel qui aime le réel. (...)
un grand reporter sur ses gardes, toujours volontaire et jamais dupe. Le lecteur aimera ces confidences qui soutiennent des idées, ces raisonnements de chair et de sang. Entre récit intime et essai : c’est la meilleure pédagogie. C’est aussi le meilleur questionnement. Il nous concerne. (...)
« L’Obs », c’est sa première raison d’être, défend le progrès. Un peu comme Jean Daniel, qui fait profession de nuance, Guillebaud ne le récuse pas, mais il le passe au crible. (...)
Avec Guillebaud, nous nous rallions à une idée inquiète du progrès. Elle dominera le siècle. Sans jamais en méconnaître les vices, « l’Obs » croit à l’économie de marché. Ou, plus exactement, « l’Obs » n’a jamais cru aux vertus de l’économie administrée ou étatisée, (...)
le journal plaide sans relâche pour le marché  (...)
Il y a, enfin, l’identité. Dans ses livres, Jean Daniel a balisé notre réflexion sur la nation. (...)
Ainsi, comme un contrepoint essentiel, Guillebaud nous montre la vigilance. Il nous aide aussi à penser contre nous-même. C’est la première vertu des journalistes... "

(1) « Je n’ai plus peur », par Jean-Claude Guillebaud, L’Iconoclaste, 240 p., 14 euros.

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