Morceaux choisis:
« (...) Il est des vieilles rengaines usantes, parce que racornies avec le temps. Longtemps, en effet, il fut de bon ton de fustiger celles et ceux qui cachetonnaient ici et là : ces stakhanovistes du journalisme que l’on retrouvait un peu partout, de Christine Ockrent à Serge July, en passant par Alain Duhamel ou Jean-Marie Colombani. Et les années passant, rien n’a vraiment changé, si ce n’est l’identité de ces confrères à qui l’on fait le même procès, celui de squatter les antennes. Zemmour, Nauleau, Aphatie…Ainsi, Le Monde s’offre à bon compte une partie de balltrap, sans poser la seule question qui importe: Pourquoi certaines figures de ce métier sont-ils systématiquement sous les projecteurs, quand d’autres sont sous l’éteignoir ? Parce qu’ils sont tout simplement meilleurs. A la fois originaux, par leur style et leur ton. Et parce qu’ils incarnent une forme de modernité qui cadre avec les évolutions de ce métier, où l’image prime. Bref, ils ont tous à l’évidence un talent qui les distingue de leurs confrères.
Je comprends ainsi la vive réaction de Jean-Michel Aphatie qui réalise chaque jour la prouesse d’éditorialiser sur Canal+ et d’interroger sur RTL, en direct, des personnalités de tous horizons. Il n’est de voir la médiocrité et le caractère besogneux de certaines interventions de journalistes à la télévision ou à la radio pour mesurer la qualité du travail des quelques journalistes ciblés par Le Monde. On peut ne pas aimer Eric Zemmour ou Jean-Michel Aphatie, mais on ne peut pas leur enlever du talent, de l’agilité, de la vélocité et une forme d’impertinence rare. C’est ainsi que la question n’est pas de savoir si ces derniers sont d’infâmes « cumulards», mais si le paysage médiatique possède en son sein des professionnels capables, à l’instar d’un Christophe Barbier, à l’Express, d’un Laurent Joffrin, au Nouvel Observateur ou d’un Franz Olivier Giesbert au Point, d’éclairer intelligemment les téléspectateurs, sans pour autant verser dans le café du commerce. C’est méconnaitre l’extrême difficulté de ce type d’exercice, sans filets aucun, pour stigmatiser les quelques rares funambules de ce métier qui requiert encore quelques compétences."
Renaud Revel |
Christophe Barbier. |
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