« (...) [ces] personnages de la scène médiatico-politique qui (...) miment la figure et le rôle de l'intellectuel (...) ils ne peuvent donner le change qu'au prix d'une présence constante dans le champ journalistique (...) et y importent des pratiques qui, en d’autres univers, auraient pour nom corruption, concussion, malversation, trafic d’influence, concurrence déloyale, collusion, entente illicite ou abus de confiance et dont le plus typique est ce qu’on appelle en français le "renvoi d’ascenseur" ». Pierre Bourdieu, « Et pourtant », Liber n°25, décembre 1995.

lundi 8 juillet 2013

François Ruffin, un digne héritier de Daniel Mermet.

Le 8 juillet 2013 François Ruffin met en ligne un article sur le site de Fakir ( " son " journal) narcissiquement titré " Mes années Mermet " .

Dans cet article éclatent la modestie et le génie de François Ruffin :  

« " (...) Vous devrez tenir à l’écart les médiocres. " Voilà la mission que me délivrait papy Cavanna.
J’avais éprouvé ce souci, déjà, à Fakir.
Des contributions se présentaient, mauvaises en général, des éditorialistes s’énervant devant leur poste télé – quand je réclamais de l’enquête, un regard, des efforts. J’avais résolu le problème, à ma manière : je ferais le canard seul, s’il le fallait, ou avec un commando à la rigueur. Quant à former des journalistes, ça me gonflait : on mettait un mois, avec eux, à pondre un papier que j’aurais torché en une semaine tout seul. Et en plus, il fallait qu’ils chipotent sur des virgules, qu’ils râlent. À d’autres, cette corvée.
» . [Rares sont les élus, François Ruffin en fait partie] .

" (...) « Alors, quand est-ce que tu prends la relève ? »
Y a des auditeurs qui, à un moment, guettaient un successeur.
Pas moi, jamais !
D’abord, personnellement, je n’ai aucune envie de vivre sur ce rythme de dingo, à me demander tous les jours
« comment je vais nourrir la Bête ? », encore moins le désir de diriger une équipe professionnelle. Et faudrait que je déménage à Paris. Nada. À la limite, si Philippe Val veut me faire plaisir, qu’il me confie une hebdo… dans l’heure du vendredi qu’il vient de supprimer à Là-bas ! Je crois que je m’en débrouillerais bien, mais sûrement pas une quotidienne.
(...) " . [François Ruffin est convaincu qu'il a du talent ] .
Surtout, Là-bas si j’y suis c’est, pour moi, depuis le début, l’œuvre de Daniel Mermet, artiste avant tout. Je compare ça aux peintres de la renaissance italienne, Botticelli, Raphaël, Michel-Ange. Ils travaillaient dans un atelier, il paraît (je ne suis pas un spécialiste), avec de jeunes apprentis, qui dessinaient les mains, les cheveux, les chaussures, et le maître contrôlait, corrigeait, se réservait les visages, et à la fin c’est lui qui signait tout seul. Là, le maître nous laisse signer un peu, notre nom est mentionné au moins en début et en fin de reportage. Mais nous participons à son œuvre à lui, qui cessera avec lui. (...) " . [Remise de soi totale de François Ruffin au " Maître " ... Pour devenir à son tour un " Maître " ? ].


Daniel Mermet (entouré de son fan club) transmet ses pouvoirs divins à François Ruffin

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