« (...) [ces] personnages de la scène médiatico-politique qui (...) miment la figure et le rôle de l'intellectuel (...) ils ne peuvent donner le change qu'au prix d'une présence constante dans le champ journalistique (...) et y importent des pratiques qui, en d’autres univers, auraient pour nom corruption, concussion, malversation, trafic d’influence, concurrence déloyale, collusion, entente illicite ou abus de confiance et dont le plus typique est ce qu’on appelle en français le "renvoi d’ascenseur" ». Pierre Bourdieu, « Et pourtant », Liber n°25, décembre 1995.

mercredi 24 juillet 2013

Le cynisme tranquille de (flagorn)Harry Bellet du Monde.

Harry Bellet est journaliste au Monde.
Dans Le Monde daté du 25 juillet 2013 il publie un article à la gloire de Bernard-Henri Lévy : " Bernard-Henri Lévy philosophe sur l'art " .

Cet article est sidérant de flagornerie déniée :

" Bernard-Henri Lévy est membre du conseil de surveillance du Monde, donc ce compte rendu de l'exposition qu'il organise à la Fondation Maeght sera un monument de flagornerie ? Eh bien non, d'autres s'y sont livrés, ailleurs. L'auteur de ces lignes est protégé par une Société des rédacteurs et un Pôle d'indépendance qui garantissent les journalistes contre les interventions extérieures, donc il se fera une petite réputation en démolissant la chose (le "BHL", c'est ce qui déplaît universellement sans concept, aurait dit Kant) ? Eh bien non plus. [Harry Bellet ose tout, c'est même à cela qu'on le reconnaît]
Car il y a du bon, et du mauvais, dans "Les Aventures de la vérité", ainsi que le philosophe nomme la réunion de quelque 130 oeuvres de toutes les époques ou presque, à Saint-Paul-de-Vence. Le bon, c'est le concept : comment réconcilier l'art et la philosophie, fâchés – et pas qu'un peu – depuis que Platon a décidé d'exclure les artistes de sa République idéale (c'est sans doute ainsi qu'il faut entendre la "vérité", au sens platonicien du Beau ou du Bien). Le mauvais, c'est le concept aussi : s'il y a une conclusion à tirer de cette démonstration, c'est que malgré Nietzsche, malgré Levinas , et sans doute malgré Lévy lui-même, les deux disciplines semblent définitivement irréconciliables. [Pour Bellet le " mauvais " de l'exposition n'a donc rien à voir avec le mari d'Arielle Dombasle. On a connu critique plus acide ...] 
Est-ce à dire qu'on peut faire l'économie d'une visite à Saint-Paul ? Non. D'abord parce que c'est sans doute l'exposition la plus ambitieuse de l'été (...) Ensuite parce qu'il y a des moments réellement miraculeux [Tous à Saint-Paul de Vence ! ](...)  
C'est aussi l'aspect touchant de cette exposition : dans le Journal qu'il publie dans le catalogue, Bernard-Henri Lévy témoigne de sa découverte du métier de commissaire, de la difficulté de convaincre les prêteurs, de trouver des financements, de grouper les transports d'oeuvres pour faire des économies.
Le texte devrait figurer dans les bibliographies de l'Ecole du Louvre comme livre d'apprentissage pour les impétrants curateurs.
[et le présent texte de Bellet devrait figurer dans une anthologie de l'amour d'un employé pour un de ses dirigeants] (...)
Enfin, pour une fois qu'un philosophe ouvre les bras aux artistes contemporains, ils auraient été bien ballots de refuser. (...) " .

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