Dans Le Point du
23 février, c’est Franz-Olivier Giesbert qui, comme pour son ami Michel
Onfray quelques semaines plus tôt, prend la plume pour saluer le
dernier livre de son vieux complice Jean-François Kahn.
Ce morceau de bravoure de la connivence est précédé d’une autocélébration du Point,
présenté comme le seul rempart encore dressé contre la veulerie
dépensière qui ruinera les épargnants. En somme, le journalisme critique
en majesté…
Les farceurs, les fumistes et les autres
Quand Jean-François Kahn dresse la liste des mensonges de 2012. Edifiant.
[…] Si
on aime la vérité ou, du moins, l’honnêteté intellectuelle, cette
campagne électorale incite plus encore que les précédentes à la
fulmination. C’est qu’on entend les mêmes formules éculées qui, depuis
trente ans, ont berné les Français sur une prétendue croissance qu’il
suffirait de décréter pour régler les problèmes, boucher les déficits,
résorber l’endettement et apurer les comptes. Les farceurs !
Comme nous l’écrivons tous ici dans le désert depuis dix ans,
c’est en réglant ces problèmes de déficit et d’endettement que l’on
peut espérer retrouver un jour la croissance. Tous les pays qui s’en
sont sortis ont pris ce chemin : le Canada, l’Allemagne, la Suède, etc.
Ils ont relancé la machine en contractant les dépenses publiques, en
évitant le matraquage fiscal et en investissant sur l’avenir, notamment
la recherche. La « voie » française, qui consiste à tout faire à
l’envers, est juste une impasse.
Cette
pleutrerie française ne serait pas supportable sans des esprits libres
comme Jean-François Kahn. Toujours excessif, parfois à l’ouest, mais
aussi nécessaire que l’air que l’on respire. J.-F. K. ne serait pas là
pour éructer, on suffoquerait sous les tombereaux de bêtises et de
fadaises déversés dans cette campagne qui finira par ressembler, si l’on
n’y prend garde, à Marseille après quinze jours de grève des poubelles.
[…]
La
partie la plus forte du livre concerne la volonté de la droite
sarkozyste et de la gauche hollandiste de « monétiser » les dettes
souveraines de la zone euro. […] Qui
dit, dans cette campagne, que cette prétendue solution miracle pour la
zone euro, c’est l’inflation, avec toutes les conséquences négatives que
l’on sait sur les épargnants ou les retraités ? Dans ce cas, il ne
s’agit que d’un mensonge par omission, mais il est énorme. Gageons qu’il
fera des petits. Tant il est vrai que la France, en pleine
reconversion, est en passe de produire encore plus de mensonges que de
fromages. »
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