Le jeudi 22 mars 2012 Nicolas Demorand signe un éditorial dans Libération. Le titre indique l'endroit où Nicolas Demorand s'imagine être : en "Hauteur".
Le début de cet éditorial est digne de Nadine Morano parlant de son idole Nicolas Sarkozy :
"Face aux cercueils des trois militaires tués à Toulouse et Montauban, les mots de Nicolas Sarkozy furent dignes, émouvants.(...)".
Et plus loin Nicolas Demorand ne peut pas s'empêcher de faire preuve de son lyrisme à la BHL/ Frédéric Mitterrand :
"(...) Français de souche et Français de branche (...) décrire positivement la sublime complexité de ce que nous sommes tous (...)".
Finalement, on constate que Nicolas Demorand écrit comme Nicolas Sarkozy parle.
Et on peut trouver une bonne analyse du langage de Nicolas Sarkozy par le linguiste Pierre Encrevé dans Libération du 19 avril 2011 :
"(...) [Nicolas Sarkozy] est le seul président de la République française qui ait traité en public un citoyen de «con», le seul qui ait tutoyé un manifestant en lui proposant d’en découdre avec lui, le seul qui ait pu avoir l’idée d’utiliser sa première conférence de presse solennelle à l’Elysée pour annoncer son mariage, sous une forme particulièrement «soignée» : «Avec Carla, c’est du sérieux !» Il voulait «faire président» et il n’a guère donné l’impression de l’être. (...) Plutôt que désacraliser, [Nicolas Sarkozy] a désymbolisé la langue et plus largement la figure de président. Constitutionnellement, le président de la République symbolise l’Etat. En abaissant l’image, abaisse-t-on, l’Etat ? Il me semble que l’Etat est détachable de l’habitant éphémère de l’Elysée et que la langue «tenue» reste disponible pour un successeur. Reste que toucher à la langue de la République ne conforte pas la République et que les attaques en système contre les magistrats, les enseignants, les chercheurs, les fonctionnaires - qui sont tous des représentants de la langue «normée» - consonent avec la mise aux orties des classiques scolaires, des liaisons, des accords grammaticaux et des formes normatives de la négation et de l’interrogation. La langue du président jusqu’en 2007 était un marché protégé. En cassant l’impératif de distinction, Nicolas Sarkozy a dérégulé le marché linguistique du pouvoir et y a introduit la puissance destructrice de l’ultralibéralisme. Mais cette dérégulation s’est retournée contre lui.(...)"
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