On a assisté lors de la Révolution française à l'émergence du champ journalistique.
Dans La Presse de la Révolution. Journaux et journalistes (1789-1799), O. Jacob, 2011, Jeremy Popkin établit pour la période révolutionnaire des constats qui ne sont pas sans actualité à notre époque:
_ p 125: "(...) l'importance de ce rôle de la presse comme "consécrateur" du sens des événements."
_ p 168: "En l'absence de nouvelles fiables et intelligibles sur les événements à Saint-Domingue, les réactions en métropole sont davantage déterminées par des partis pris idéologiques que par des connaissances précises sur la situation de la colonie."
_ p 178: "Les manoeuvres du Bureau politique qui organise des débats artificiels entre les journaux, discréditent la notion de presse indépendante."
_ p 190: "Après 1800 les structures bureaucratiques de l'Etat, de l'industrie et des partis politiques on travaillé ensemble pour domestiquer le pouvoir de la presse."
« (...) [ces] personnages de la scène médiatico-politique qui (...) miment la figure et le rôle de l'intellectuel (...) ils ne peuvent donner le change qu'au prix d'une présence constante dans le champ journalistique (...) et y importent des pratiques qui, en d’autres univers, auraient pour nom corruption, concussion, malversation, trafic d’influence, concurrence déloyale, collusion, entente illicite ou abus de confiance et dont le plus typique est ce qu’on appelle en français le "renvoi d’ascenseur" ». Pierre Bourdieu, « Et pourtant », Liber n°25, décembre 1995.
dimanche 4 septembre 2011
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