Extraits d'un article de Gérard Davet et Fabrice Lhomme mis en ligne par le site du Monde le mercredi 22 mai 2013 :
" La Cour de justice de la République (CJR) envisage de mettre en examen Christine Lagarde, directrice du Fonds monétaire international (FMI) depuis 2011. L'ancienne ministre de l'économie et des finances de Nicolas Sarkozy (2007-2011) a en effet reçu une convocation, prévoyant son audition jeudi 23 et vendredi 24 mai, en vue d'une mise en examen pour "complicité de faux et détournement de fonds publics". Il lui est reproché son rôle dans la mise en œuvre du processus d'arbitrage ayant permis, le 7 juillet 2008, l'octroi de 403 millions d'euros à Bernard Tapie [ancien ministre de François Mitterrand], dans le cadre de son litige avec le Crédit lyonnais.
Les trois juges de la CJR s'interrogent aussi sur le fait que Mme Lagarde n'ait pas jugé bon d'intenter un recours contre la sentence arbitrale. Les juges gardent toutefois la possibilité d'accorder à Mme Lagarde, à l'issue de son audition, le statut moins accusatoire de "témoin assisté". (...)
Ce sérieux coup d'accélérateur dans l'affaire devrait fragiliser les positions de Mme Lagarde au FMI. Pour autant, celle-ci conservera le soutien du pouvoir socialiste. Selon nos informations, François Hollande, lors d'une discrète rencontre à l'Elysée, au mois de mars, le lui a confirmé. "Mme Lagarde garde toute la confiance des autorités françaises dans ses fonctions à la tête du FMI, assure ainsi M. Moscovici [ministre " socialiste " ]. Je le redirai si nécessaire, par moi-même ou par l'intermédiaire du représentant de la France au Board du Fonds."
(...) Mme Lagarde doit en effet toute sa carrière politique à M. Sarkozy, qu'elle admire profondément. Lors d'une perquisition à son domicile, le 20 mars, les enquêteurs ont d'ailleurs mis la main sur un projet de lettre de Mme Lagarde, adressé à M. Sarkozy, dans lequel elle lui disait sa dévotion, en des termes clairs.(...) " .
« (...) [ces] personnages de la scène médiatico-politique qui (...) miment la figure et le rôle de l'intellectuel (...) ils ne peuvent donner le change qu'au prix d'une présence constante dans le champ journalistique (...) et y importent des pratiques qui, en d’autres univers, auraient pour nom corruption, concussion, malversation, trafic d’influence, concurrence déloyale, collusion, entente illicite ou abus de confiance et dont le plus typique est ce qu’on appelle en français le "renvoi d’ascenseur" ». Pierre Bourdieu, « Et pourtant », Liber n°25, décembre 1995.
mercredi 22 mai 2013
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