« (...) [ces] personnages de la scène médiatico-politique qui (...) miment la figure et le rôle de l'intellectuel (...) ils ne peuvent donner le change qu'au prix d'une présence constante dans le champ journalistique (...) et y importent des pratiques qui, en d’autres univers, auraient pour nom corruption, concussion, malversation, trafic d’influence, concurrence déloyale, collusion, entente illicite ou abus de confiance et dont le plus typique est ce qu’on appelle en français le "renvoi d’ascenseur" ». Pierre Bourdieu, « Et pourtant », Liber n°25, décembre 1995.

mercredi 27 juillet 2011

Jérôme Garcin intègre un faux rebelle dans sa troupe.

Etant animateur/producteur du Masque et la plume sur France Inter depuis 1989 et directeur adjoint du Nouvel Observateur, Jérôme Garcin éprouvait le besoin de donner l'illusion de ne pas participer aux pratiques d'échanges et de partages des louanges entre amis, pratiques qu'il orchestre et maîtrise à la perfection (cf l'analyse du cas Garcin dans : http://www.acrimed.org/article3527.html  et dans : http://www.acrimed.org/article3553.html). 

Et pour cela rien de mieux que d'enrôler dans le cercle de ses amis un écrivain/universitaire, Pierre Jourde, qui dans La Littérature sans estomac (ouvrage paru en 2002 aux éditions L'Esprit des péninsules) n'hésitait pas à écrire à propos du Monde des livres : " (...) dès qu'il s'agit du Grand Libérateur Sollers, aucun encens n'est trop précieux, aucune flagornerie n'est assez appuyée. (...) Josyane Savigneau se prosterne régulièrement. L'infatigable militante transmet au peuple culturel les intuitions géniales du Grand Libérateur." 

Ainsi, dans Le Nouvel Observateur du 27 janvier 2011 on pouvait lire sous la plume de Grégoire Leménager la "critique" sirupeuse d'un livre de Pierre Jourde :
"(...) On était en janvier 2009. Sur BibliObs.com, l’année commençait tranquillement. Et puis un texte de Pierre Jourde est arrivé. C’était une de ces tribunes dont les journaux ne s’encombrent guère : 12 500 signes (...). Les journaux ont tort. Ça se lisait tout seul. On y comprenait, avant tout le monde, les catastrophiques nouvelles procédures de formation des profs. (...) Il y eut une suite. (...) Entre-temps, c’était devenu un blog. L’auteur de «la Littérature sans estomac» l’a appelé « Confitures de culture». La recette est parfaite.(...) Et allez savoir comme s’y prend le chef, c’est même bourré de vitamines. C’est réjouissant ou agaçant, mais ça réveille à tous les coups.(...) Ce franc-tireur a (...) l’inconvenance de préférer Jacques Bertin et Marcel Schwob aux délicates prestations télévisées de Cauet. (...)."
Le livre ainsi "critiqué" est  préfacé par Jérôme Garcin. 

Et dans Le Nouvel Observateur du 7 avril 2011 "Le coup de coeur de Jérôme Garcin" est pour un nouveau livre de Pierre Jourde.
Ironie (cinglante) de la (petite) vie littéraire: dans ce même numéro du 7 avril 2011 du Nouvel Observateur Philippe Sollers fait un compte-rendu à l'eau bénite d'un livre du Pape.   

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire