« (...) [ces] personnages de la scène médiatico-politique qui (...) miment la figure et le rôle de l'intellectuel (...) ils ne peuvent donner le change qu'au prix d'une présence constante dans le champ journalistique (...) et y importent des pratiques qui, en d’autres univers, auraient pour nom corruption, concussion, malversation, trafic d’influence, concurrence déloyale, collusion, entente illicite ou abus de confiance et dont le plus typique est ce qu’on appelle en français le "renvoi d’ascenseur" ». Pierre Bourdieu, « Et pourtant », Liber n°25, décembre 1995.

lundi 25 juillet 2011

Un évangéliste du marché lâche l'oligarque Arnaud Lagardère.

Depuis que circule sur le net une vidéo simplette de l'oligarque de la phynance et des médias Arnaud Lagardère en compagnie de sa DOQ (Dulcinée d'outre-Quiévrain) les portes-parole du Parti de la Presse et de l'Argent (le PPA) commencent à prendre leurs distances avec cet héritier qui a du mal à être hérité par son héritage.
Et comme on pouvait s'y attendre, le journaliste de marché Jean-Marc Sylvestre (ancien co-propriétaire d'un bâteau avec Gérard Longuet (actuel ministre de la défense et ancien co-fondateur du groupuscule d'extrême droite Occident)) est l'un des premiers à exprimer l'avis du PPA dans un billet mis en ligne sur son blog ce lundi 25 juillet 2011 (source: http://www.jeanmarc-sylvestre.com/2011/07/25/video-arnaud-lagardere-va-faire-imploser-son-entreprise).
Ce billet, reproduit ci-après en bleu, est un lâchage en règle d'Arnaud Lagardère, mais on peut aussi le lire comme un manuel de savoir-apparaître aux yeux des dominés, des pauvres, des exploités à l'usage des dominants, des possédants et des exploiteurs:

"Depuis la diffusion de la vidéo où on le voit batifoler avec une créature féminine, les actionnaires, le personnel et les partenaires du groupe s’interrogent de plus en plus sur la capacité et la crédibilité d’Arnaud Lagardère à continuer à diriger son groupe.
Les banquiers et les syndicats sont fou [sic] furieux. L’encadrement du groupe s’est mis aux abonnés absents et tout le monde se demande comment et pourquoi on confierait le pilotage d’EADS à l’héritier du groupe Lagardère qui se met dans une telle situation personnelle.
Sans vouloir interférer dans la vie privée d’un dirigeant d’entreprise, trop c’est trop. Le  cas d’Arnaud Lagardère devient de plus en plus difficile à défendre. Arnaud Lagardère, au dire de certains de ses collaborateurs, ne dirigent plus quotidiennement son groupe : il est trop souvent en Floride ou au tennis.
Ce groupe, n’a plus de stratégie de développement, pas d’innovation, pas d’ambitions,  ce qui perturbe les marchés et les actionnaires. Arnaud Lagardère est très endetté. Sa dette auprès de BNP Paribas et de Crédit Agricole dépasse les 400 millions d’Euros. Or, la valeur de son actif, sa participation est désormais inférieure à 380 millions d’Euros. Il va donc y avoir un problème d’autant qu’on ne voit pas par quel miracle la valeur des actions progresserait. Arnaud Lagardère qui a toujours été protégé par le monde des affaires agace et provoque tellement par son comportement qu’une partie de l’establishment est en passe de le lâcher .
En fait Arnaud Lagardère fait tout le contraire de ce qu’il devrait faire. Un patron héritier de surcroit doit tous les jours montrer et protéger sa légitimité par son expertise, sa vision et sa performance. Sa responsabilité, c’est d’assurer une visibilité au groupe qu’il dirige. Sa responsabilité, c’est aussi de donner l’exemple. Un patron de grande entreprise a plus de devoirs que de droits.

Le Figaro.fr du 26 avril 2011.
 
Arnaud Lagardère dans la conjoncture actuelle est un contre-exemple. Il n’abime pas seulement son groupe, il n’hypothèque pas seulement l’avenir de son personnel, il abime le système d’entreprise d’origine familiale, il abime le système libéral.

Site de Challenges.fr le 7 juillet 2011.
 
Les pionniers du système capitaliste libéral étaient protestant [sic] et la morale protestant [sic] les obligeait à la rigueur technique, financière et personnelle. Entre les banquiers voyou [sic] qui de New-York ont failli faire exploser le système d’économie de marché mondial, entre les politiques d’états qui ont accumulé des dettes et certains patrons qui se comportent comme des adolescents pervers, les opinions publiques ont de quoi  s’indigner."

Site de Challenges.fr le 7 juillet 2011.











Pour Jean-Marc Sylvestre et ses semblables la sauvegarde du Parti de la Presse et de l'Argent passe par le sacrifice de quelques Arnaud Lagardère, sacrifice qui, espèrent-ils, occultera les responsabilités de l'oligarchie de la phynance et des médias dans les dégâts et les ravages qu'elle provoque.

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