Bernard-Henri Lévy, un individu dont le nom de scène est BHL, est le président du conseil de surveillance de la chaîne de télévison Arte depuis 1993.
Jérôme Clément a occupé des postes de direction d'Arte de 1991 à mars 2011.
Dans son bloc-notes du Point du 23 juin 2011 BHL rend compte du dernier livre de son "ami" Jérôme Clément en des termes très mesurés:
" (...) Jérôme Clément est un ami. (...) je l'ai, pendant dix-sept ans, accompagné dans la grande aventure de cette chaîne qu'il a inventée et qui s'appelle Arte. Lui aussi publie un livre. C'est le "Choix d'Arte". Ou, pour le dire autrement, la véridique histoire d'une équipée sans précédent ni équivalent et dont le produit, Arte donc, est déjà à mettre à l'actif du meilleur de la construction européenne. Car ce qui ressort de ce livre, c'est que la chaîne dont Clément a été le Jean Vilar a toujours été plus qu'une chaîne, plus qu'une télévision : quelque chose comme une Idée incarnée, un bouquet de rêves réalisés, l'absente à tout bouquet devenue image c'est-à-dire chair, bref, l'impossible Nation européenne venue, non seulement à la pensée, mais au monde - et, là aussi, naturellement, l'inévitable vaudeville du diable et du bon Dieu avec son enchaînement d'épisodes incalculés, de circonstances aléatoires mais décisives, de quiproquos heureux, de hasards devenus nécessités. Premiers et seconds rôles, ministres et artistes, princes-abbés de la télévision allemande et saltimbanques français, Mitterrand de nouveau, Lang bien sûr, l'ami Juppé, le fantôme de François Truffaut ou l'ombre portée de Georges Duby : tous sont là, convoqués par un mémorialiste qui nous donne - suprême élégance - un bilan sans introspection, une saga sans bons sentiments, une histoire de bruit et de fureur écrite par des extravagants. A l'heure où l'Europe est en panne et où, de son berceau grec à ses marches longtemps captives et qui ont rejoint la maison commune, monte le même lamento, quand ce n'est pas le même cri de détresse et de désespoir, ce livre est une bouffée d'espoir, une leçon de choses et de foi. Il était temps."
« (...) [ces] personnages de la scène médiatico-politique qui (...) miment la figure et le rôle de l'intellectuel (...) ils ne peuvent donner le change qu'au prix d'une présence constante dans le champ journalistique (...) et y importent des pratiques qui, en d’autres univers, auraient pour nom corruption, concussion, malversation, trafic d’influence, concurrence déloyale, collusion, entente illicite ou abus de confiance et dont le plus typique est ce qu’on appelle en français le "renvoi d’ascenseur" ». Pierre Bourdieu, « Et pourtant », Liber n°25, décembre 1995.
jeudi 23 juin 2011
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